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Un été bien chargé

Un été bien chargé

Je vous avais laissés à la veille des Championnats d’Europe lors de mon dernier article, compétition qui nous a amené son lot d’expérience et de courses serrées.

Après un départ en demi-teinte lors de l’éliminatoire, nous nous qualifions de justesse pour les demi-finales sans devoir passer par les repêchages. Là, plus le droit à l’erreur ! Mais cela s’annonçait muscler : les lituaniens vice-champions olympiques, les italiens un équipage très en forme cette saison ainsi que des biélorusses imprévisibles étaient dans notre série. Comme toujours, seulement trois places à disposition pour accéder à la Finale. Loin derrière les lituaniens et les italiens à la mi-course, nous faisons une deuxième partie de parcours canon pour passer notre pointe devant ces deux nations sur la ligne. En un temps qui nous aurait valu le record d’Europe… si les biélorusses n’avaient pas décidé d’être encore plus rapides que nous sur les 500 derniers mètres et de s’imposer de justesse. Les italiens terminent 3e, nous sortons les vice-champions olympiques.

En finale, nous nous trouvons sur une ligne d’eau plutôt défavorisée en raison du vent contre de travers qui balaye le champ de course. Les italiens sont à la ligne d’eau intérieur. Ils prennent un départ stratosphérique et personne ne le reverra jusqu’à l’arrivée. Les polonais sont également bien dans le coup. Nous sommes à la bataille avec les bulgares, que nous décrochons clairement dans le 3e 500m, et nous revenons un peu sur les deux bateaux de têtes mais cela ne suffit pas.

Les italiens l’emportent, les polonais 2e et nous décrochons la 3e place.

Un peu déçus de notre course en finale, mais globalement satisfaits de ces championnats. Au bilan : un nouveau record personnel en double (6:08), notre première médaille en double lors d’un championnat majeur élite et surtout une bonne dose d’apprentissages et de leçons à tirer du weekend !

Après ces championnats, le mois de juin a été consacré principalement à mes examens universitaires. J’utilise « principalement », mais en réalité ce fût un jonglage entre les longues journées de révisions à la bibliothèque, les entrainements toujours fréquents à Lausanne et les aller-retours au centre d’entrainement à Sarnen pour ramer en double avec Roman. Un gros mois duquel je sors sans avoir trop perdu de forme et avec des bons résultats aux examens.

Trois jours après ma dernière épreuve, se sont tenus les Championnats Suisses à Lucerne. L’occasion de renouer avec mon club le temps d’un weekend et de défendre ses couleurs avec succès puisque nous décrochons notre 7e titre en 8 ans dans la catégorie du quatre de couple sénior ! Merci à mes coéquipiers pour ces bons moments plus décontractés qu’à l’international mais avec de très bonnes courses néanmoins. Et merci à Arnaud Bertsch, notre entraineur de club de toujours, sans qui rien ne serait possible ! De son côté, Roman remporte le titre en skiff, contre Nico Stahlberg (leader de la Coupe du Monde dans la discipline). Peu étaient ceux qui avaient anticipé ce résultat. Mais étant à l’interne, et sachant les résultats des tests hivernaux, j’étais très confiant pour mon coéquipier. Une bonne chose de faite donc, et un résultat très encourageant pour notre double.

Trois jours encore après les Championnats Suisses, commençait la dernière étape de Coupe du Monde de la saison, toujours à Lucerne. Peu de temps donc pour se retrouver en double avec Roman. Les sensations à l’entrainement n’étaient pas particulièrement bonnes… Cependant ce fût un excellent weekend. Nous avons eu l’occasion de faire quatre courses de haute qualité, absolument à fond. Une accumulation qui a pesé dans les jambes lors de la finale, expliquant en partie notre 4e place, quelque peu à la traine. Même si la place peut paraître décevante (et que nous sommes évidemment frustrés de finir au pied du podium), le bilan est réellement positif : une 4e place alors que quasiment tous les équipages étaient présents, malgré le peu de temps passé en double ces six dernières semaines et un état de forme loin de notre pic. De l’expérience accumulée et des informations très importantes que nous pouvons prendre avec nous pour la suite de la saison.

Après quelques jours de pause, nous avons réattaqué le plus gros bloc d’entrainement de la saison. Onze semaines séparaient la dernière Coupe du Monde et les Championnats du Monde, planning exceptionnel puisque d’habitude les mondiaux se tiennent deux à trois semaines plus tôt. Un mal pour un bien car, bien que cela tire la saison en longueur, nous n’avons pas eu l’occasion de traverser une période ininterrompue (par des compétitions ou des examens) d’entrainement intensif jusqu’à lors et c’est une très bonne opportunité de faire de gros progrès aussi bien physiques que techniques. Nous avons donc repris avec trois semaines au centre national d’entrainement en se concentrant sur le physique, avec un très gros volume : un entrainement sur l’eau le matin, puis deux longs entrainements alternatifs, variant entre longues sorties à vélo, marches sportives en montagne, course à pied, ergomètre et musculation. Nous sommes ensuite partis deux semaines en camp d’entrainement à Aviz au Portugal où le focus s’est à nouveau tourné sur les kilomètres en bateau, le volume toujours haut. Vers la fin du camp, le volume baissait légèrement et l’intensité montait. Nous sommes ensuite revenus en Suisse pour dix jours avant de partir pour les Etats-Unis.

A un peu plus de 2 semaines du début des Championnats du Monde en Floride, nous nous envolons pour le Tennessee dans un premier temps. C’est là-bas que nous allons effectuer notre camp d’entrainement final. Place aux fins réglages : le volume va être drastiquement réduit, l’intensité augmentée, nous laissant plus de place à la récupération, de façon à s’assurer d’une qualité technique maximale lors de chaque séance. C’est en principe une période assez agréable : le bateau glisse vraiment bien, les entrainements sont relativement courts et chaque coup est donné dans l’optique de chercher la vitesse maximale de l’embarcation.

Nous quitterons le Tennessee le 20 septembre et aurons quatre jours à Sarasota avant le dénouement final de la saison. Nous avons fait d’énormes progrès depuis Lucerne et nous réjouissons de mettre cela en application contre l’élite de l’aviron en Floride afin de tester notre vitesse. Une fois de plus, nous n’y allons pas pour faire de la figuration. À la veille de notre départ pour les USA, j’ai fait un rêve dans lequel nous remportions le titre mondial. Tout apparaissait extrêmement réel. Un présage… ?